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Volvo Ocean Race, la vie à bord

Comme dans la tour de Pise

Paroles d’Onboard Reporter #4

Avec Martin Keruzoré, à bord de Dongfeng Race Team

Vivre penché.

Imaginez-vous vivre et travailler dans la tour de pise, 24h/24 et 7j/7. Ici c’est un peu le même rythme depuis 24h, un long bord de reaching bâbord qui va nous mener jusqu’au Pot-au-Noir. Ça va vite, ça mouille et ça penche à 35 degrés de gite. Notre vitesse moyenne frôle les 20 noeuds et le soleil a enfin pointé le bout de ses rayons hier pour la première fois depuis le départ de Hong Kong.

 

© Martin KERUZORE

Sur le pont, l’horizon est encore droit heureusement mais les équipiers adoptent petit à petit un nouveau style plus en phase avec le bateau. Le barreur se tord, se vrille et sa tête s’incline automatiquement du même degré que l’angle de gite, c’est étonnant. Il est devenu impossible de se déplacer uniquement sur ses deux jambes, il faut utiliser tout ce qui vous passe sous la main pour avancer et le saisir, une écoute, une manivelle de winch, un sac de voile, un collègue, c’est comme avancer de liane en liane. Tout est utile si vous ne voulez pas finir dans les chandeliers sous le vent et éviter une chute de 2-3 mètres.

À l’intérieur, autre chose que l’on peut trouver sous le vent, la botte droite de Pascal, le T-shirt de Charles, les écouteurs de Marie ou encore la chaussette de Black. Tout ce qui n’est pas attaché ou saucissonné au vent, à une couchette par exemple, à fâcheuse tendance à glisser pour finir sa course dans les quelques litres d’eaux qui valsent au fond du bateau, c’est aussi simple que cela. Chaque matin il y a donc les professionnels de la pêche en action et ceux qui espèrent encore que l’élément manquant est encore au sec, planqué sous un sac ou je ne sais où. D’après certaines légendes, il y aurait même des disparitions, avec des objets envolés ou volatilisés. Inutile de vous expliquer la scène quand le boat captain envoie à chaque stopover la photo des objets perdus miraculeusement retrouvés on ne sait où.

Source Martin Keruzoré

cet article reflète tellement bien la vie à bord que je le publie tel quel.

Philippe BLANCHE

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