Philippe BLANCHE travaille depuis 30 ans dans la voilerie et les gréements et prend soin des voiles des passionnés de la mer et de la navigation.
Qui dit « voiles » dit « aventure, esprit hors du commun, envie d’explorer le monde et soi-même ». C’est dans cet esprit qu’aujourd’hui nous nous entretenons avec Joël, un client de Philippe, qui, il y a peu, a entrepris un tour du monde en solitaire.
Pourquoi faites-vous de la voile ? D’où vous est venue cette passion ?
Je fais de la voile depuis maintenant une cinquantaine d’années. J’ai attrapé le virus à l’école de voile de la MJC de Cannes, à l’adolescence. Plus tard, j’ai acheté mon premier voilier, je l’ai appelé « BIGOUDI », car il était très rouleur. Aujourd’hui, c’est mon sixième voilier. BIGOUDI VI est un course-croisière robuste et rapide, en aluminium, car j’avais dans l’idée d’aller loin…
Joël, vous avez fait un tour du monde à la voile, pouvez-vous en dire davantage sur cette aventure ?
Je me suis préparé depuis longtemps pour une navigation en solitaire : préparation physique et psychologique… Il a aussi fallu préparer le bateau car une chose est de pratiquer la plaisance, mais c’en est une autre de faire des navigations océaniques. Donc, prévoir un aménagement de pont pour gérer seul toutes les manœuvres, un pilote et un régulateur « ad hoc », et différentes productions d’énergie électrique entre autres choses…
En 2006-2007, j’ai effectué une traversée de l’Atlantique. A mon retour, riche de cette première expérience, j’ai réalisé des transformations pour plus de confort et une meilleure adaptation à la navigation au long cours.
Mon bateau est un DUFOUR A 9000, le N° 1 de la série. C’est un voilier robuste et rapide, dessiné par un architecte de renom : Johan VALENTIJN. Un voilier de 40 pieds, assez grand pour affronter toutes les mers, suffisamment léger (10 tonnes) pour être mené en solitaire.
Ce tour du monde m’a pris 5 ans. Parti en janvier 2010, j’avais dans l’idée de vérifier une vieille rumeur concernant la rotondité de la Terre. J’ai d’abord traversé de nouveau l’Atlantique du Cap Vert à Salvador de Bahia (Brésil) puis je suis descendu jusqu’à Rio de Janeiro et Buenos Aires. Là, j’ai fait un peu de tourisme « terrien » en Terre de feu et au Chili. Puis j’ai repris la mer, remontant vers le Nord avec pour objectif le Panama, alternant des étapes en solitaire avec d’autres en équipage réduit, avant d’accéder au Pacifique : Galapagos, Marquises, Tahiti, Tonga, Nouvelle Calédonie…
Pouvez-vous nous en dire plus sur l’aventure humaine de votre voyage ?
Au cours de ce périple, j’ai fait de nombreuses rencontres, avec d’autres marins, bien sûr, mais aussi et surtout avec des « locaux ». Au Brésil, par exemple, j’ai – entre autres – découvert l’imbrication de vieilles coutumes et croyances africaines dans le christianisme de la culture brésilienne. Les Tongas sont peut-être encore l’un des derniers lieux qui ont gardé leur authenticité…
Par ailleurs, le fait de découvrir quelques lieux privilégiés de la planète au cours d’un voyage en solitaire permet de porter un autre regard sur le monde et de faire le point avec soi-même. Car il est tout d’abord essentiel de bien s’entendre avec soi-même ! En effet, si l’on est en accord avec soi-même, la solitude est supportable, voire recherchée. Mais l’absence, le sentiment de déréliction, de rupture et de manque par rapport aux autres, serait vite insupportable, surtout du fait que les rencontres au large sont fort improbables…
Quelles sont les qualités et règles à suivre pour vivre une telle expérience ?
Au cours d’un tel voyage, on apprend la patience. Dans l’Océan Indien, je suis resté encalminé durant 14 jours. Le bateau reste sur place, pour gagner quelques milles, il faut beaucoup d’énergie et beaucoup de manœuvres, souvent sans réel succès. Il faut faire preuve d’endurance et de stoïcisme.
Il faut également se respecter, prendre soin de soi par exemple en se préparant de bons petits plats : indispensable pour la santé et le moral. Il est interdit de se laisser aller, de tomber à l’eau, de se blesser ou d’être malade.
Au cours de ces expériences de voyage, j’ai transcrit mes réflexions sur le monde vu depuis le sommet des vagues. C’est un opuscule intitulé « Horizons de Doute » qu’on peut trouver sur « amazon.fr »
Depuis quand faites-vous appel à PROFIL VOILES ? Pouvez-vous nous parler de votre relation avec Philippe ?
J’ai rencontré Philippe par l’intermédiaire d’une amie, Catherine, en 2008. Catherine a son bateau à Cassis, le mien est basé dans la calanque de Port-Miou . Son bateau, en aluminium comme le mien, nécessitait un « refit » et elle a eu recours à PROFIL VOILES pour le gréement et la garde-robe de son voilier. C’est ainsi qu’elle m’a fait rencontrer Philippe. J’ai fait appel à lui au retour de mon périple atlantique pour mes voiles et mon gréement.
En ce moment, mon bateau est en chantier. La remise à niveau d’un bateau après un tour du monde prend beaucoup de temps. L’année passée, j’ai eu l’impression de ne pas naviguer, n’ayant fait qu’une escapade en Corse et trois ou quatre sorties jusqu’à Porquerolles. J’utilise des voiles de croisière, car elles sont plus robustes et conviennent mieux à mon programme de navigation. A la différence de Philippe qui est régatier, j’aime les grandes croisières. Pour moi, les régatiers sont des impatients, des terriens qui montent sur un bateau avec l’idée de revenir le plus vite possible à terre…
C’est un point de vue que je ne critique pas, mais que je ne partage pas. J’appartiens à cette catégorie de marins plutôt à l’aise au large, et qui tardent à revenir sur le plancher des vaches…
Participerez-vous au prochain salon des NAUTICALES à La Ciotat ? Et qu’irez-vous y chercher ?
Je compte bien m’y rendre. J’y cherche des idées d’aménagement dans les nouveaux bateaux, j’y découvre de nouvelles technologies, de nouveaux accessoires et bien sûr de nouveaux bateaux. C’est aussi un lieu privilégié pour de nouvelles rencontres et des échanges avec des personnes qui partagent la passion de la mer et de la voile.
Vous aussi qui cherchez la performance en régate ou envisagez des croisières plus ou moins lointaines, allez voir Philippe au stand de PROFIL VOILES! autrement, vous pouvez le contacter ici.